- GÉORGIE - Actualité (1990-1996)
- GÉORGIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de GéorgiePolitique intérieureLe 17 mars 1991, un référendum sur le «maintien d’une Union rénovée» est organisé en U.R.S.S., sauf dans les 6 républiques indépendantistes, dont la Géorgie. Le 31, elle organise son propre référendum: les électeurs se prononcent massivement (98,93 p. 100) en faveur de l’indépendance. Celle-ci est proclamée le 9 avril.Le 26 mai, Zviad Gamsakhourdia est élu président de la République avec 87 p. 100 des voix.Le 5 octobre, les troupes gouvernementales tirent sur les opposants au président Gamsakhourdia, qui dénoncent ses méthodes autoritaires de gouvernement, et reprennent le contrôle de Tbilissi. L’opposition obtient que le Parlement se réunisse et vote, le 12, une limitation des pouvoirs du président. Le 22 décembre, à Tbilissi, débutent de violents affrontements entre partisans et opposants du président.En décembre, la «république indépendante d’Ossétie du Sud» (100 000 personnes) est unilatéralement proclamée. Russophones, les Ossètes demandent leur rattachement à la république autonome d’Ossétie du Nord (600 000 personnes), située en Russie. Depuis 1990, les offensives des milices géorgiennes qui assiègent Tskhinvali, capitale de l’Ossétie du Sud, ont fait 800 morts.La Géorgie (avec les 3 pays Baltes) n’adhère pas à la Communauté des États indépendants (C.E.I.) créée le 8 décembre à Minsk (Biélorussie) après la disparition de l’U.R.S.S.Le 2 janvier 1992, un conseil militaire prend le pouvoir. L’ancien Premier ministre Tengiz Sigua prend la tête d’un gouvernement provisoire. Le 29, les troupes de ce gouvernement investissent Zougdidi, capitale de la Mingrélie et dernier bastion des forces favorables au président Gamsakhourdia.Le 10 mars, Edouard Chevardnadze, ancien ministre soviétique des Affaires étrangères, revenu le 7 à Tbilissi où il est né, est «élu» à la présidence du Conseil d’État.Le 24 juin, Boris Eltsine et Edouard Chevardnadze parviennent à un accord de cessez-le-feu. Le 14 juillet, les premiers éléments de la force d’interposition (composée de Russes, de Géorgiens, d’Ossètes du Nord) se déploient autour de Tskhinvali.Le 18 août, les troupes géorgiennes prennent le contrôle de Soukhoumi, la capitale de l’Abkhazie, qui a proclamé sa souveraineté en juillet, aussitôt déclarée illégale par Tbilissi.Le 2 octobre, les combattants indépendantistes abkhazes lancent une vaste offensive contre les forces géorgiennes. La Russie devient de plus en plus critique envers Tbilissi, qui, de son côté, met en cause les troupes russes «incontrôlées» stationnées dans le pays. Le 3, la Géorgie s’approprie par décret les équipements de l’ex-Armée rouge situés sur son sol, et placés sous juridiction russe par Boris Eltsine, qui demande aux unités russes de résister.Le 11 octobre, Edouard Chevardnadze, candidat unique, est plébiscité à la présidence du Parlement, la plus haute instance de l’État, avec 90 p. 100 des voix.Le 2 juillet 1993, les séparatistes abkhazes lancent une vaste offensive en direction de Soukhoumi. Tbilissi accuse Moscou de les aider militairement et de vouloir intégrer leur république à la Russie. Le 7, Edouard Chevardnadze décrète la loi martiale sur le territoire de l’Abkhazie. Le 27, un accord est conclu entre les belligérants sous l’égide de Moscou, prévoyant un cessez-le-feu et le déploiement d’une force d’interposition russe.Le 14 septembre, Edouard Chevardnadze obtient des députés l’instauration de l’état d’urgence et la mise en vacance du Parlement pour 3 mois, l’offensive des partisans du président déchu ayant repris en Mingrélie.Le 27 septembre, Soukhoumi tombe aux mains des Abkhazes.Le 2 octobre, les troupes de Zviad Gamsakhourdia, qui est revenu dans son fief de Mingrélie à la faveur des combats en Abkhazie, s’emparent du port de Poti. Le 17, les communications entre la mer Noire et la capitale sont coupées.Le 21 octobre, après la décision de la Géorgie d’adhérer à la C.E.I., commence le déploiement des troupes russes sur l’axe ferroviaire reliant Tbilissi à la mer Noire, en vertu du traité de sécurité collective qui lie les membres de la C.E.I., tandis que les forces géorgiennes mènent une contre-offensive en Mingrélie. Le 6 novembre, les troupes de Zviad Gamsakhourdia abandonnent Zougdidi, la dernière ville qu’elles occupaient encore.Le 25 novembre, le Parlement géorgien accepte de reconduire l’état d’urgence jusqu’au 20 janvier.Le 5 janvier 1994, la mort de Zviad Gamsakhourdia est rendue publique. La date (31 décembre 1993 ou plus tard) et les circonstances restent incertaines.Le 24 août 1995, le Parlement adopte une nouvelle Constitution qui instaure un régime présidentiel et un système fédéral réservant à la province d’Abkhazie le statut de république autonome. Les séparatistes au pouvoir à Soukhoumi rejettent le texte.Le 29 août, le président du Parlement Edouard Chevardnadze échappe à un attentat à Tbilissi. Les soupçons se portent sur les chefs de milices ainsi que sur le chef des services de sécurité proche de certains cercles du pouvoir russe, qui est limogé.Le 5 novembre, Edouard Chevardnadze remporte l’élection présidentielle, avec plus de 70 p. 100 des suffrages.Le 17 mai 1996, Djaba Iosseliani, chef de la milice des «cavaliers», arrêté en novembre 1995, est inculpé de complicité dans l’attentat contre le président Chevardnadze, en août 1995. Cet événement illustre l’affranchissement du pouvoir vis-à-vis des milices qui l’avaient aidé à renverser le président Gamsakhourdia.Vie économiqueEn 1993, l’activité économique se contracte de 15 p. 100, après une chute de 46 p. 100 l’année précédente. La Géorgie, qui était la république la plus riche de l’ex-U.R.S.S. au moment de l’indépendance, est devenue la plus pauvre.Des progrès sont accomplis sur la voie de la libéralisation économique, entreprise depuis un an. Les importations sont totalement libérées, la législation financière progresse, la privatisation des petites entreprises commence en mars. 60 p. 100 des terres agricoles deviennent propriété privée.En 1994, les conséquences de la sécession de fait de l’Abkhazie et la persistance de l’insécurité pèsent lourdement sur l’activité économique, en pleine crise. La capacité de production de l’industrie est au plus bas; la moitié de la population active est au chômage. La dépréciation de la monnaie nationale fait du rouble la seule véritable monnaie d’échange.En 1995, l’introduction, à partir du 25 septembre, avec le soutien du F.M.I., d’une nouvelle monnaie, le lari, contribue à la forte baisse de l’inflation. La décision prise par l’Azerbaïdjan de construire un oléoduc traversant la Géorgie pour écouler le pétrole de la mer Caspienne offre des perspectives de recettes en devises.L’année 1996 est marquée par la poursuite de la croissance amorcée en 1995. Le lari confirme sa bonne tenue et l’inflation continue de décroître. Toutefois, les problèmes d’approvisionnement énergétique pèsent toujours sur l’activité industrielle.En février, le F.M.I. accorde à Tbilissi un prêt de 246 millions de dollars destiné à soutenir sa politique de réformes économiques.En mars, les présidents géorgien et azerbaïdjanais signent un accord avec le consortium A.I.O.C. qui doit assurer l’exploitation des gisements pétroliers de la mer Caspienne.Relations internationalesLe 23 mars 1992, la C.E.E. reconnaît la Géorgie, suivie, le 24, par les États-Unis.Le 24 mars, admission de la Géorgie à la C.S.C.E.Le 31 juillet, la Géorgie est admise à l’O.N.U.Le 23 octobre 1993, la Géorgie adhère à la C.E.I.Le 3 février 1994, à Tbilissi, le président russe Boris Eltsine signe avec Edouard Chevardnadze un traité d’amitié et de coopération qui prévoit l’établissement de 3 bases militaires russes en Géorgie, une aide russe à la constitution d’une armée géorgienne et la défense commune de la voie ferrée qui traverse la Géorgie ainsi que de la frontière de l’ex-U.R.S.S.Le 14 mai, le gouvernement et les séparatistes abkhazes signent, sous l’égide de Moscou et dans le cadre d’une médiation de l’O.N.U., un accord qui prévoit l’interposition de troupes de la C.E.I. – en fait essentiellement russes – de part et d’autre de la ligne de démarcation, dans l’attente d’un règlement politique du conflit qui les oppose depuis 1992. Le président Chevardnadze présente cet accord comme la seule solution autre que la guerre, que le pays n’est pas en mesure de poursuivre. L’opération débute le 26 juin.
Encyclopédie Universelle. 2012.